COUCOU Nous sommes tous des petits-suisses Dadaistes /
DADA contre BLABLA
Critique
Katia Berger/ Tribune de Genève
«Coucou! Nous sommes tous des petits Suisses dadaïstes
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Dada contre blabla
«A la débauche de signes qui déforment nos réalités, nous répondons par une autre débauche de signes qui entre en concurrence avec le superflu et l'excédent qui nous entoure». C'est par ces mots empruntés au metteur en scène Gabriel Alvarez, orchestrateur un brin zinzin du Studio d'action théâtrale, qu'on pourrait résumer au mieux l'incompressible opéra électroacoustique qui se donne à voir, entendre et déguster ces jours-ci aux quatre coins du Galpon.
On y trouve du chant lyrique modulé à pleins poumons - avec la participation d'étudiants de la Haute Ecole de musique lausannoise. Des fragments musicaux puisant à toutes sortes de sources - dus au compositeur Bruno de Franceschi et joués en live par trois musiciens. Une juxtaposition de matériaux poétiques fusionnant Ghérasim Luca, Kurt Schwitters, Tristan Tzara ou Vladimir Maïakovski... De multiples objets recyclés allant du cygne empaillé au plat de poulet servi mécaniquement en passant par un arbre suspendu par les racines. Un découpage précis de dramaturgie non narrative que portent à bras-le-corps cinq comédiens et un chœur. .. Bref, c'est peu dire que Coucou! Nous sommes tous des petits Suisses dadaïstes procède du collage tous azimuts. Il dynamite les formes et leurs limites! Fait proliférer les sens et les non-sens! Infuse les mathématiques dans l'amour ou le tourisme dans la nostalgie! Il opère comme un tambour de machine à laver propre à envoyer sur orbite, par sa seule force centripète, toutes les vanités et absurdités du monde contemporain. Mais attention, sans pour autant s'incliner devant l'autel du grand n'importe quoi d'où s'officie la consommation globalisée: chaque élément de l'extravagance dadaïste ici déployée est millimétré, réglé, poncé. Malgré une autodérision qui effectue son constant travail de sape, malgré un texte par moments indistinct. l'imagination du spectateur se laisse abondamment contaminer par l'inoculation. Comme devant un tableau ou un poème dadaïste, ses cinq sens échangent leurs propriétés dans une jubilation perplexe.
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Le Galpon celebre DADA
http://www.geneveactive.ch/article/le-galpon-celebre-dada-avec-un-opera-electroacoustique/
