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SPECTACLE

L’étrangeté du rêve par le théâtre Marc Berman

Pour moi, chaque spectacle du Studio d’Action Théâtrale promet une révélation sur l’imaginaire humain, sur les méandres complexes et les cheminements insaisissables de notre esprit. Chaque élément de fabrication est porteur d’étrangeté : choix et montage de textes, scénographie, costumes, lumières, gestuelle, prosodie et musique. Cette étrangeté pose une première distance entre le texte, les acteurs et les spectateurs, mais cette distance n’est autre que celle qui sépare la surface de notre conscience de nos inaccessibles profondeurs : rien n’est univoque.

Avec le SAT, Gabriel Alvarez fait bien plus que donner à entendre des textes, il leur crée un espace scénique toujours bizarre dans lequel l’écho qui nous parvient en tant que spectateur crée une tension forçant l’écoute et la réflexion. Un exemple : l’opéra cabaret post-apocalyptique autour de Macbeth, Mack is coming back, occupant tout le théâtre du Galpon par une scénographie en partie composée de voitures détruites et de pianos démantibulés, amenait fatalement à exposer le ridicule brutal et destructeur des ambitions de domination non seulement des hommes de pouvoir, mais aussi par la dimension poétique de nos propres velléités de puissance ou d’autorité abusive. Cet espace nous disait qu’à l’image de ce poignard figé dans un bloc de glace, nous tous portons une violence insoutenable et qu’il ne faut pas grand-chose pour que le dégel s’amorce et la libère.
Ce « pas grand-chose » n’est autre que notre aveuglement à nous-même à nos démons recroquevillés à l’abri des non-dits et de nos inavouables penchants à la domination. Mettre ces démons sous les feux de la rampe les oblige à se déployer afin que nous puissions leur faire face et plutôt que de les garder dans notre trou intérieur, les regarder pour mesurer notre force contre eux. Ce que fait une telle scénographie revient à exposer ce que peuvent être nos cauchemars, les contempler, les analyser pour cesser d’en avoir peur et utiliser leur énergie explicative dans notre vie éveillée.

A l’image de cette fin de Repas  de Valère Novarina où les spectateurs assis à une table de festin voient défiler sous leurs yeux les déchets puants d’agapes passées, Gabriel Alvarez va chercher en l’homme, sans complaisance aucune, le limon de notre psyché, fleuve tortueux, pour l’exposer, pour l’intégrer  à la vie. De même que nos rêves les plus intimes brassent des images indicibles ou honteuses créées par notre esprit, dans le fond si peu policé, de même un spectacle du SAT place en pleine lumière dans ce lieu de monstration privilégié qu’est le théâtre les marges cachées de notre inimité humaine.

Par leur étrangeté, chaque spectacle du SAT nous montre une partie de notre intérieur à nous-même.
A chacune de ces expositions, il nous enjoint à laver, purifier, purger notre intériorité.
Le théâtre de Gabriel Alvarez et du SAT est profondément cathartique.
Enfin pour terminer, je dirai que si ce théâtre est tout sauf un divertissement de nous-mêmes et de notre noirceur, il est porteur de la face lumineuse de l’humain : celle de la joie du jeu, du plaisir charnel des acteurs à parler, chanter, ce « donner à voir » doux et terrible à la fois comme les enfants, à admettre qu’une fois le soleil éteint, dans quelques milliards d’années, tout cela n’avait finalement pas tant d’importance.

Marc Berman

Marc Berman travaille aujourd’hui comme musicien et compositeur dans des groupes de rock ou de folklore imaginaire (Vagalatschk, Primasch, L’Angle du Chat, Gilgamesh) et de musique expérimentale (Berger Allemand, Fashion Noise) ainsi que pour diverses compagnies de théâtre, notamment celles d’Eric Devanthéry, de Sarah Marcuse, Guy Jutard ou Gabriel Alvarez. Il a aussi composé et joué de la musique pour des spectacles de Didier Carrier ou encore Marc Liebens.
En 2000 il a obtenu une licence de philosophie, linguistique et grec ancien à l’Université de Genève. En 2002, il devient journaliste culturel (diplôme CRFJ) à la Radio télévision suisse pour Espace 2. Il y assure durant quatre ans une émission hebdomadaire de philosophie, Les Temps qui courent, puis collabore entre autres aux émissions Dare-Dare et Zone Critique, en tant que critique de théâtre jusqu’en 2011.
Entre 2006 et 2011, il participe à l’organisation et la programmation du Festival Akouphène (musique expérimentale et improvisée). Depuis 2011, il se consacre exclusivement à la composition de musique pour le théâtre, à la pratique de ses instruments
et aux concerts en Suisse et en Europe avec ses différents orchestres.

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Notre pratique théâtrale n’existe pas seulement dans l’immédiateté de la consommation, mais aussi et surtout dans un processus ...

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