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La Colère d'Antigone d'apres Henry Beauchau /

Qui est Antigone ?

Antigone n’a jamais existé, rappelle Jacques Lacarrière. Chaque fois que l’on parle d’Antigone, on parle de Nous. Et qui est-ce Nous ? Où s’inscrit-il ? Dans une expérience commune, un vécu partagé et/ou dans un imaginaire qui se construit ensemble en cherchant un point de fuite, une porte, une fenêtre, une ouverture, une fulgurance qui peut être partagée. C’est peut-être cela qu’on appelle théâtre.
La tragédie nous fait-elle voir ce dont nous sommes capables, révèle-t-elle notre impulsion naturelle au crime ou notre nature violente ? Le propre de la tragédie est le questionnement. L'histoire d’Antigone est une machine infernale qui pose sans cesse des questions sur notre condition humaine. Elle pose des questions sans la prétention d’avancer des réponses !
En définitive ce qui nous intéresse dans Antigone est, en quelque sorte, le théâtre de notre monde concentré dans une seule femme.
Dans l’histoire d’Antigone, nous pouvons déceler deux représentations du monde qui se confrontent : l'une archaïque, dominée par un sens du sacré où le symbole est roi à l’intérieur du langage entre les hommes et la nature, et une autre où ces distinctions ne correspondent plus à l’environnement fluide, chaotique, en mouvance de l’homme et de la femme contemporains.
Antigone est celle qui dit non. Elle est celle qui dit oui.
Antigone est la fille de… son frère.  Antigone est la sœur de…son père
Antigone est aussi le visage de… la désobéissance, de la justice, de l’amour, de la fatalité
Elle est femme sacrifiée ou "femme sacrificielle".
On a voulu faire d’elle le symbole de la résistance individuelle. Antigone est aussi l’étrangère qui partage avec nous la souffrance de l’exclusion et surtout, l’amour derrière la haine.
Est-elle une enfant ? Une fille, un rejeton d’Œdipe, une fiancé, une vierge, une hors-la loi, une criminelle ? Rebelle assurément, mais pas certainement une guerrière. Une irréductible solitaire ? Une impavide ? Froide,  rigide, frigide ? Sauvage, inhumaine, impure ?
Personnage incernable, indéfinissable, sans identité fixe, chanté par des poètes et auteurs  depuis des siècles et des siècles.

De Nouveau Antigone ?

Et si le premier legs des Grecs, avant même leur conception de la démocratie, était la notion de "guerre civile" (la Stasis) ? La guerre entre la famille (l’oikos) et l’Etat (polis) ?
Dans Antigone, et dans la tragédie grecque en général, ce conflit est l'un des enjeux primordiaux. L’histoire de la famille d'Œdipe et d'Antigone, les Labdacides est fondamentalement marquée par ce conflit, cette tension entre la cité et le domaine de la famille.
Ainsi, Antigone nous permet d’effleurer des situations et des conflits de la société civile qui se répètent à travers les temps. Que ce soit celle vécue en France après les attentats de Paris où les victimes, les morts, sont récupérés et instrumentalisés par l’Etat ! Ou encore la montée des fanatismes et /ou des transformations sociétales par rapport à la famille, par exemple les mouvements et manifestations des pro et contre "le mariage pour tous".
Dans ces conflits nous nous retrouvons face à cette figure de la guerre civile entre l’État et les individus.

Une marginalité subversive

Le texte de Henry Bauchau (La Lumière d’Antigone) met en lumière des traits forts et contemporains du personnage d'Antigone et permet d'aborder ces conflits constitutifs de nos sociétés. Il touche à des thématiques comme la marginalité subversive, le rapport entre le pur et l’impur,  l’anomalie et la norme, l’exclusion, le fratricide comme symbole des luttes pour le pouvoir, ou encore l’exil.
Pour Bauchau,  Antigone est aussi la figure du choix ; si chaque choix est un chemin que l’on prend, la voie tracée pour Antigone représente la mécanique tragique qui se déclenche et qui donne à voir la force du fatum, de la fatalité. Enfin, l’image du chemin renvoie inévitablement à une via crucis, chemin d’initiation ou de sacrifice.
"La route est essentielle à l’initiation. La route n’est pas un lieu, elle est une façon de vivre. Elle ne vient pas de quelque part, elle ne va nulle part. C’est l’événement qui donne un sens. C’est pourquoi Œdipe est encore et toujours sur la route, comme Antigone m’a appris à le voir". Henry Bauchau

Si nous nous emparons du personnage d’Antigone c’est que nous croyons qu’elle incarne une sorte de marginalité explosive. Elle est, en quelque sorte, l’incarnation de l’opposition à la raison de l’Etat, mais aussi et surtout à une certaine conception de la femme. L'onomastique d'Antigone est déjà assez suggestive : Anti–gónê, "contre la descendance" ou "contre la génération" laissant entendre qu’elle était prédestinée à être une menace pour sa famille.
La colère est un péché selon la tradition judéo-chrétienne, mais oh combien bénéfique quand elle est la source de la rébellion face à l’injustice, face à la haine de ceux qui ne supportent pas la joie de vivre. Antigone est la plus radicale ; elle va jusqu’au bout de ses choix, cette intégrité la rend passionnante et totalement présente aujourd’hui.

Une musicalité poétique

Notre spectacle cherche à travers la musique et une certaine poétique créer une atmosphère émotionnel avec le public, qui est situe sur la scène en bi-frontal afin qu’il puisse être proche au développement du voyage initiatique d’Antigone.
C’est par la musique que cette communion entre les participants (spectateurs et comédiennes/comédiens) se réalise.
Nous avons composé un spectacle sonore sur la violence, le meurtre et le malheur.  Un spectacle où le théâtre est une fiction de la barbarie de notre temps, mais aussi une célébration ludique de la voix !

Nous avons constitué, avec le compositeur Bruno De Franceschi,  un chœur de femmes, représentants de la cite,  aimant chanter, certaines avec de l’expérience théâtrale d’autres faisant ce type d’expérience pour la première fois.
L’idée de la composition part de l’origine étymologique de la tragédie : Une tragoedia, c’est une fête de deuils, mais autour de deuils fictifs. Pour ceci nous avons choisi comme iconographie de base diverses représentations de la Pietà.

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Cabaret Dadaïste

Vous qui pénétrez ici, abandonnez toute révérence et tout conformisme ! Cédez à l’extravagance de ce cabaret irrévérencieux !

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La Panne

Je parle. Je parle pour que quelqu'un m'entende. Je me trouve mêlé à une histoire qui me laisse sans voix, à une affaire inextricable et indicible..

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Gabriel Alvarez

Notre pratique théâtrale n’existe pas seulement dans l’immédiateté de la consommation, mais aussi et surtout dans un processus ...

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