La Nuit de Molly Bloom de Sanchis Sinisterra /
« Créer, s’est se souvenir. Cette proposition concerne l’acteur plus que tout autre créateur. La mémoi¬re est au cœur de sont art. Elle est son instrument et sa matière première ». (Daniel Besnehard)
« Oui puisque avant il n’a jamais fait une chose pareille »...
C’est sur cette affirmation que Molly Bloom nous emmène dans sa nuit. Point de départ d’un voyage qui nous conduit dans les sinuosités de sa mémoire, à l’intérieur de son intimité pour nous dévoiler ses désirs, ses fantasmes, son enfance, sa vie de femme. Elle nous révèle avec tendresse et humour une part de ses pensées, de se vie tout court. Le verbe de Molly est celui de la chair qui affirme toujours.
La protagoniste principale de notre spectacle est Molly Bloom, le personnage féminin du célèbre roman « Ulysse » de James Joyce. Ce spectacle est construit comme le portrait d’une mémoire, avec ses asso¬ciations, ses circonvolutions, ses fragments, ses retours sur elle même.
Grâce à l’adaptation scénique du dramaturge espagnol Jose Sanchis Sinisterra, qui reste fidèle, d’une certaine manière au texte original, et qui restitue l’originalité, la modernité et la force de la langue de Joyce.
Pour Sanchis Sinisterra, la parole est un objet dense et corporel à l’intérieur de la scène. Elle est mar¬ginale, incertaine, éphémère et incommode. Dans la « Nuit de Molly Bloom », le dispositif scénique est réduit à deux éléments essentiels au théâtre, le texte et l’acteur. C’est sur cette nudité, ce dépouillement dramaturgique que se construit la mise en scène. La scénographie fait sentir au public qu’il est dans une réalité domestique, et qu’il fait irruption dans l’intimité de quelqu’un.
