Marie Stuart de Dacia Maraini /
« Marie Stuart » est une réécriture radicale et moderne de la pièce de Schiller. Il s’agit de deux femmes que l'Histoire a transformé en monstre. Pendant dix-neuf ans, Élisabeth d’Angleterre a gardé Marie Stuart, reine d'Écosse, prisonnière au château de Fotherighay, obsédées l'une par l'autre jusqu'à devenir le miroir l'une de l'autre. Dans la pièce de Dacia Maraini, les deux souveraines et leurs suivantes dessinent, scène après scène, toutes les figures de la mémoire, du pouvoir, de la séduction, de la cruauté, du désir et de l'anéantissement.
Deux femmes, deux reines, deux servantes pour recréer un voyage dans l’univers féminin. Deux femmes liées par le sang, par les sentiments, les complots et la raison d’Etat, la prison et la mort.
La proposition artistique la plus radicale de l'auteur est sans doute son désir de voir jouer les reines et leur suivante par deux comédiennes, chaque souveraine devenant ainsi tour à tour la servante de l'autre.
Dans la pièce de Dacia Maraini les deux femmes ne peuvent êtres contenues seulement par leur personnage ou leur rôle. Non, il y bien quelque chose de plus « mystérieux », de fragile et même de contradictoire. Et c’est bien « cette chose là » que je voudrais traquer dans le jeu des actrices. Cette histoire de deux femmes, cette rencontre qui n’a jamais eu lieu, cette querelle révélatrice du monde féminin en prise avec le pouvoir des hommes, est possible à révéler seulement grâce au jeu et au théâtre.