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SPECTACLE

Monstres d’hier et d’aujourd’hui !

Monstres d’hier et d’aujourd’hui !

En occident, le langage théâtral a été toujours attiré par les monstres, ceux d'hier et d'aujourd'hui. En d’autres termes, la thématique du mal occupe une place centrale à l’intérieur de son écriture. On peut affirmer sans hésitation que c’est une des pierres sur lesquelles se construit la tragédie en occident. Nous savons que le crime est l’une des composantes essentielles du tragique. C’est un acte sanglant identifié au courage et à l’honneur. Il constitue généralement l’objet de la pièce, il suffit de penser à la tragédie grecque, à Shakespeare ou à des auteurs plus récents comme Heiner Müller.
Si nous regardons les mythes, les métaphores et œuvres littéraires qui marquent la culture occidentale nous trouveront toujours la problématique du mal. Il suffit de jeter un œil aux récits bibliques ou à d’autres textes pour se rendre compte de l’ampleur qu’on donne au crime, à la cruauté et au monstrueux. Ils ont été tous des sources où les grands textes théâtraux de l’occident se sont abreuvés et continuent à le faire.
Pourquoi ? Peut-être c’est une des façons que le théâtre a de s’approprier les interrogations sur les frontières qui dessinent le contour de notre humanité. Ou parce que le langage théâtral est celui qui est le plus proche à la vie, à nos angoisses et fragilités, le plus périssable, éphémère des arts. La pratique théâtrale est évanescente comme notre vie et je dirais conditionné par les mêmes lois qui guident notre devenir biologique.
Il serait possible que l’intérêt du théâtre pour le mal soit une manière de se demander sur ce qui constitue l’humain dans nous ?
Comment saisir théâtralement cette traversée de la violence qui résonne au plus profond de nous ? Comment représenter la barbarie de temps anciens, mais surtout celle des temps modernes ? Comment faire « monstration », tout en s’interrogeant, sur les actes violents et obscènes qui constituent notre quotidienneté, celle submergée par les moyens dits de communications qui nous apportent directe dans nos rétines des news de tout type ?
Si le théâtre a quelque chose de politique c’est dans la mesure qu’il nous invite, je dirais même nous force, à réfléchir et agir sur ce qui sont les principes « perturbateurs » du vivre-ensemble. Par sa pratique quotidienne, le théâtre fait réfléchir sur la puissance du lien entre les humains. Mais aussi sur la puissance d’action qui a la parole CHOIX.
Les spectateurs.ices choisissent venir au théâtre  pour voir et entendre, ils choisissent sortir de l’inertie dans laquelle eux et nous sommes enfermés, celle de voir le devenir du monde, 24h sur 24h, depuis nos fenêtres.

Le langage théâtral, quand il est vivant, entame un dialogue direct tant avec les morts, ou si on veut avec nos « ancêtres », comme avec les textes classiques de la dramaturgie occidentale. Un dialogue, un échange, afin d’aller chercher la vermine et/ou la graine qui repose au fond de l’humaine. Le théâtre est un pont, d’autres dissent un véhicule pour s’introduire dans les recoins, les plis de nos corps et âmes et ceux de nos partenaires.  Comment ? Si nous prenons les grands textes du théâtre en occident, nous voyons comme, de manière poétique, ils étalent devant nous, produisent, ce que le grecques appelaient une krisis, c’est-à-dire, une brèche par laquelle nous pouvons devenir conscients de notre présence, de la présence de l’autre. L’action théâtrale permet donc de rendre présente notre condition d’humain.
C’est le propre de la tragédie cette confrontation au mal ? Non, la comédie aussi. Car comme la tragédie, elle émane de la même la source. La comédie est cruelle, elle nous fait rire dans la mesure dont il faut se moquer de l’autre, de sa fragilité !
Souvent, il m’a été reproché le fait que mes spectacles baignent dans des univers noirs. Que les propositions de notre compagnie abordent toujours les mêmes thématiques, celles où est tapi le mal, la voracité de notre société de consommation, la mort, le pouvoir, le patriarcat, l’ambition démesurée de l’homme pour contrôler et dominer la nature, sa nature ! Oui, mais non ! Mon univers théâtral n’est pas habité ou déterminé par une attirance vers thématiques et textes qu’on pourrait cataloguer comme noirs. Il n’est pas attiré par une morbidité du mal, mais par l’intuition que cette lumière blafarde qui enveloppe nos relations, notre solitude, nos désenchantements peut être dissipée en construisant avec le théâtre une « machine » poétique et métaphorique. Une machine à triturer toute représentation, ou comme dirait Antonin Artaud, une machine pour conjurer, expulser de la scène, de la perception du public, tous ses signes convenus, préétablies par une économie de l’art. Les spectateurs.ices sont présents quand ils se rendent compte qu’ils voient et qu’ils écoutent.
Ce qui m’attire alors sont les auteurs qui font pousser jusqu’au dernier retranchement, exploser, dans l’écriture dramatique, la relation du bourreau et de la victime. Des auteurs.ices qui ne cherchent pas à éduquer le public, à transmettre une vérité. Ceux qui nous font prendre conscience qu’il faut sortir de cette relation binaire du bourreau et de la victime dans laquelle nous sommes tous emprisonnés. Le théâtre ce n’est pas la somme de bons et de méchants… on est tous des méchants ! « Mais nous, nous tous, sommes-nous meilleurs par hasard ? » Pier Paulo Pasolini.

Le théâtre nous permet d’êtres méchants, pas au sens moral, mais dans le sens d’une énergie qui affirmer ce qui nous sommes et non ce que nous devrions être. Il faut aux acteurs.ices être "méchants", déterminés afin de casser leur miroir, afin de se dépouiller de cette fierté qui couve dans leur pensée en leur faisant croire que tout ce qui existe sur une scène est à la ressemblance de leur image. Le travail qui me passionne avec les acteurs.ices est celui de les amener à vivre une expérience du corps et de la voix qui dépasse l’ordre du langage, de la grammaire. Il y a les mots produits par les sons et ceux qui sont produits par le sens.

Mais comment faire aujourd’hui 01.01.2022 … mais que veut dire aujourd’hui ? Autrement dit, que veut cette aujourd’hui pour le théâtre … qui est, qui viendra ? Deviendra-t-il un jour irremplaçable ou il n’est déjà plus comment nous nous l’imaginons. Pour n’est pas tomber dans le pessimisme …  Gardons cet aujourd’hui comme une date… la mémoire … et un présent. 
Gabriel Alvarez 2022
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